La pollution atmosphérique et l’assassin invisible

Selon les experts des Nations Unies, la pollution de l’air est la cause de maladies respiratoires, infectieuses et cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de cancer du poumon et de complications liées à la grossesse. Chez les enfants, cette pollution cause de plus en plus d’asthme, d’insuffisance pulmonaire chronique, de retard de croissance, de diabète, d’obésité infantile et de retard mental.


Pour David Boyd la pollution de l’air est un «tueur invisible» qui tue 800 personnes chaque heure. Parmi les victimes beaucoup endurent avant de mourir des maladies atroces pendant longtemps telles que le cancer, les maladies respiratoires ou cardiaques. Mais ce problème ne reçoit pas l’attention nécessaire, contrairement aux catastrophes naturelles par exemple. Ce constat reste le même bien que plus de 150 États se sont engagés à respecter et à protéger le droit à un environnement sain. L’air polluée est partout et les gens ne peuvent pas y échapper, ni dans les espaces clos comme une maison, ni les espaces ouverts comme en extérieur.


La pollution de l’air vient principalement de la production d’électricité, des procédés industriels, de l’exploitation minière, des activités agricoles, de la gestion des déchets et du transport. Le coût total de cette pollution atmosphérique est estimé à plus de 5 000 milliards de dollars par an. Plusieurs organismes internationaux expriment des inquiétudes concernant le brûlage à ciel ouvert de déchets, l’extraction de la bauxite en Guinée et l’exploitation du charbon au Mozambique par exemple. Pour que nous puissions tous respirer un air pur, ces organismes estiment qu’il est nécessaire de prendre des mesures aux niveaux local, national et surtout international, car une part importante de la pollution atmosphérique est d’origine transfrontière, c’est-à-dire que ses sources sont situé sur le territoire d’un autre pays. Un quart des décès prématurés dus à la pollution atmosphérique est lié au commerce international, c’est-à-dire à la production de biens destinés à l’exportation des pays à faible revenu vers les pays riches. C’est par exemple le cas en Chine où les conditions de production inadéquates de biens pour l’Occident entraînent chaque année plus de 100 000 décès.


Plus de sept millions de personnes meurent prématurément chaque année dans le monde à cause de la pollution atmosphérique. Les femmes et les enfants sont les principales victimes de ce fléau notamment dans les groupes vulnérables comme les peuples autochtones ou les pauvres. Cela se produit très souvent au cours des travaux ménagers avec par exemple l’utilisation souvent du charbon ou du kérosène pour cuisiner ou se chauffer. Le cerveau et le corps des enfants sont extrêmement sensibles aux substances toxiques au cours de leur développement et les effets néfastes qu’ils ont subissent pendant l’enfance peuvent entraîner de graves problèmes de santé chroniques.


Les principales sources de pollution atmosphérique comme par exemple les autoroutes très fréquentées se trouvent souvent dans les mêmes zones que les populations pauvres. La pauvreté est donc un facteur de risque supplémentaire également puisque que les résidents pauvres qui respirent de l’air polluée ne peuvent pas toujours consulter un médecin et ils ignorent souvent ses conséquences. À partir de 1990, les pays riches tels que les États-Unis, les États membres de l’UE et le Japon ont vu des améliorations de la qualité de l’air, tandis que pour certains pays comme le Bangladesh, l’Inde ou le Pakistan, la pollution ne fait qu’empirer entre autre à cause de la délocalisation des industries polluantes des riches vers ces pays en développement.


Plusieurs rapports avertissent que si des mesures efficaces ne sont pas prises immédiatement d’ici 2050, le taux de mortalité due à la pollution atmosphérique augmentera de 50 à 100%. Malgré ces rapports, les défenseurs de l’environnement et des droits humains sont de plus en plus harcelés, poursuivis et même tués dans certains pays. C’est par exemple le cas de Phyllis OMIDO au Kenya qui a reçu des menaces de mort pour s’être prononcée contre les dirigeants d’une fonderie de plomb. Il y a aussi le cas tragique de Gloria CAPTAN aux Philippines qui a été tuée pour ses critiques de l’industrie du charbon.


La pollution de l’air est pourtant une violation des droits de l’homme mais après avoir adopté de nombreuses résolutions sur le droit à l’eau potable, l’Assemblée Générale des Nations Unies n’a pas adopté une seule résolution sur le droit à l’air pur. C’est en 2018 que le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme avait déclaré : ‘ »il ne fait aucun doute que tout le monde a le droit de respirer un air pur ». Cependant, aucun État n’a incorporé toutes les directives de l’OMS sur la qualité de l’air dans ses règlements et environ 80 États n’ont pas du tout de normes sur ce sujet. Par conséquent, cela signifie que les États ne remplissent pas leurs obligations dans le domaine des droits de l’homme par rapport à la qualité de l’air.

Ces manquements ont des conséquences désastreuses sur la santé des adultes et des enfants du monde entier. Il est donc très important de rappeler à toutes et à tous l’obligation de mettre en place des mesures efficaces pour garantir les droits à la vie, à la santé, à l’eau potable, à un logement convenable et à un environnement sain. De plus, ces mesures sont également essentielles pour atteindre les objectifs de développement durable.

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